Thursday, October 8, 2009

La cité U d’Antony démantelée - article de l'Humanité

Article du 9 sept 2009
Et déjà ils le savaient...


Seule la moitié des deux mille chambres seraient conservées, sous l’impulsion de l’omniprésent Devedjian.

Un immense gâchis. Et le symbole de la politique du logement social étudiant. La cité universitaire Jean-Zay, la plus grande d’Europe, avec ses 2 051 logements à prix modestes - 137 euros mensuels pour une chambre - aux portes de Paris, est en sursis. Des huit bâtiments initiaux, sept demeurent. Mais plus pour longtemps. Les expulsions estivales - des « reprises administratives » pour Françoise Bir, la directrice du CROUS de Versailles - ont vidé le bloc C de tout locataire (lire l’Humanité du 4 août dernier). L’école maternelle, au rez-de-chaussée, a été définitivement fermée, début juillet, sur décision du conseil municipal d’Antony, présidé par Jean-Yves Sénant, sous-lieutenant d’un Patrick Devedjian devenu président du conseil général. Un Devedjian qui lorgne depuis de nombreuses années sur la cité U, qu’il qualifiait de « kyste urbain » en 1995, et tout à sa joie d’avoir pu en récupérer la propriété en 2008 par le biais de la communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre (CAHB), présidée par un autre sous-lieutenant, Georges Siffredi.

Pour le bâtiment C, le permis de démolir ne va plus tarder. « Sûrement au début de 2010 », soupire Marie-Jo Weil-Ehrhard, la présidente de l’Association des amis de la résidence universitaire d’Antony (AARUA), une des signataires de l’appel de l’UNEF pour sauver Jean-Zay auquel ont également souscrit Lionel Jospin, Marie-George Buffet ou Jean-Luc Mélenchon.

Le problème est que d’autres bâtiments sont voués à disparaître : à la place du bâtiment C, la CAHB a annoncé le projet d’un « écoquartier ». Un mot dont « personne ne sait de quoi il s’agit », selon Marie-Jo Weil-Ehrhard. « Ils se gardent bien de l’annoncer, renchérit François Meunier, conseiller municipal PCF d’Antony. Mais une chose est sûre : ils disent ne vouloir conserver que 1 000 logements sur les 2 051.

Le prétexte avancé ? « Un rééquilibrage du logement social étudiant, car il est concentré dans le sud des Hauts-de-Seine », entonnent de concert Patrick Devedjian et Françoise Bir. Un faux argument selon Marie-Jo Weil-Ehrhard : « Pourquoi niveler ce rééquilibrage par le bas, alors que les étudiants manquent cruellement de logement social ? »

Benjamin König

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