Saturday, December 19, 2009

20 millions pour la réhabilitation de la RUA - Pécresse est contre...

LE PARISIEN

HAUTS-DE-SEINE

Cité U d'Antony : l'UMP veut rebâtir, le PS veut rénover

17.12.2009, 19h51 | Mise à jour : 22h48

Alors que la région Ile-de-France a voté ce jeudi un programme de réhabilitation de la cité universitaire d'Antony (Hauts-de-Seine), Valérie Pécresse, la ministre UMP de l'Enseignement supérieur, a écrit à son adversaire aux régionales, le président socialiste du conseil régional Jean-Paul Huchon, qu'elle envisageait une autre solution.

Avec 2100 logements loués aux étudiants entre 130 et 220 euros par mois, la résidence Jean-Zay d'Antony est l'une des plus grandes d'Europe. Elle devrait bénéficier d'un programme de réhabilitation de 20 millions d'euros voté jeudi par le conseil régional d'Ile-de-France. «Il s'agit là d'un acte fort en faveur de la sauvegarde des milliers de logements étudiants de la cité universitaire», a souligné le maire de Clamart Philippe Kaltenbach (PS), également conseiller régional.

Ces logements «doivent être réhabilités et non détruits comme le souhaitent les élus UMP de la Communauté d'agglomération des Hauts de Bièvre, nouveau propriétaire du site, qui veulent livrer ces terrains à la promotion privée», écrit Philippe Kaltenbach dans un communiqué. Selon le maire de Clamart, Valérie Pécresse, conseillère régionale et ministre de l'Enseignement supérieur et de la

Recherche, «n'a pas pris part au vote, tout comme l'ensemble du groupe UMP». Est-ce en raison du courrier qu'elle a envoyé au président socialiste de la région Jean-Paul Huchon ?


La contre-proposition de Valérie Pécresse


D'après l'AFP, qui a eu connaissance de la teneur de la lettre, la ministre s'est plainte que la résidence Jean-Zay, construite en 1955, «n'a jamais été réhabilitée». Elle indique que «la communauté d'agglomération des Hauts-de-Bièvre a demandé l'année dernière le transfert de

propriété de la résidence afin de mettre en place un grand plan de restructuration et d'améliorer la qualité des logements proposés aux étudiants».

Dans ce courrier, il n'est pas question de réhabiliter le bâtiment : pour la ministre «tout logement détruit dans la résidence d'Antony dans le cadre de la restructuration devra être remplacé par la construction d'1,2 logement neuf et de surface supérieure». Elle précise par ailleurs avoir «obtenu du conseil général des Hauts-de-Seine un engagement ferme sur la construction de 3.000 logements supplémentaires dans le département d'ici à 2014».

Le 7 novembre, des membres du syndicat étudiant Unef avaient remis le «prix de la destruction» à la ministre, qui participait à une convention sur le logement, en référence justement à la cité universitaire d'Antony. Cette critique ne serait pas tombée dans l'oreille d'une sourde. Par ailleurs, la ministre a annoncé 12.000 logements supplémentaires en France pour les étudiants en 2009, avec la construction de 3.807 chambres et la réhabilitation de 8.412 autres.

Tuesday, December 15, 2009

Table Ronde : Réhabiliter la Résidence Universitaire d’Antony c’est nécessaire et c’est possible !

Compte rendu de la Table Ronde tenue le 4 décembre 2009 à Jussieu

Réhabiliter la Résidence Universitaire d’Antony c’est nécessaire et c’est possible !


Le site de la Résidence Universitaire Jean Zay à Antony doit rester dédié au logement social étudiant. La RUA peut être entièrement réhabilitée. Des financements peuvent être trouvés.
C’est l’avis unanime des participants à la table ronde portant sur « Le logement social étudiant en Ile-de-France » organisée le 4 décembre à Jussieu par l’UNEF, l’Association des Amis de la RUA (AARUA) et le collectif « Pour donner un avenir à la RUA »), à laquelle ont participé près de 200 personnes dont une majorité d’étudiants qui ont pu échanger avec les intervenants.
Le logement social étudiant en Ile de France ? Seuls 3% des étudiants peuvent y accéder (à peine 1/3 des étudiants boursiers). Trouver un logement est une galère pour la plupart des étudiants, a rappelé l’UNEF et rester chez les parents, en particulier dans les milieux moins favorisés, souvent loin des universités, contraint à plusieurs heures de transport quotidien pour se rendre à la fac, rappelait un sociologue de l’OVE (Observatoire de la Vie Etudiante). La Mutuelle des Etudiants (LMDE) a souligné les enjeux de santé : on rogne sur la nourriture pour payer le loyer en effet et le nombre d’étudiants qui ne mangent qu’un repas par jour augmente. De plus en plus d’étudiants n’arrivent pas à boucler leur budget, souligne une infirmière universitaire et quand ils se retrouvent sans logement, ils sont refusés dans les foyers d’urgence du Samu social. Quant aux dortoirs prévus en cités universitaires, ils ont été fermés pour des raisons « pécuniaires », c’est donc la rue pour les étudiants aux ressources insuffisantes

Le retard en matière de logement social étudiant est énorme

Au contraire de ce qui dit la Ministre Pécresse, le retard de construction et de réhabilitation apporté au plan déposé par le député J.P. Anciaux en 2004 n’est pas rattrapé : il est de 25 500 logements aujourd’hui sur les 72 000 prévus d’ici la fin de cette année . Comment alors décider de supprimer 550 chambres à la Résidence d’Antony pour les détruire et dégager du terrain pour une opération immobilière ? Des étudiantes de la RUA ont pris la parole et ont souligné les conditions inacceptables dans lesquelles des étudiants ont été « sortis » de leur chambre et les conséquences lourdes pour beaucoup d’entre eux aujourd’hui.

Le débat technique et les choix politiques

Frédéric Druot, architecte, a souligné combien, sur le principe, il faut toujours éviter de démolir et s’interroger sur les « normes » qui servent de prétexte pour détruire. Il a été rappelé que cette résidence est très bien située géographiquement par rapport aux transports et aux universités. De plus la RUA comportait des chambres pour handicapés, qui ont été fermées. Hugues Simon, ingénieur, a confirmé que le bâtiment « C », dont la démolition est prévue dès 2010, était réhabilitable techniquement, ce que ne nie pas le rapport technique officiel, caché pendant des mois. La destruction de la moitié de la RUA est donc un choix politique et non une nécessité technique. Par ailleurs, les
intervenants ont souligné l'énorme scandale financier que serait la destruction du Bâtiment C en lieu et place d'une réhabilitation-rénovation et l'absurdité économique, sociale et universitaire que seront des « compensations », hypothétiques, ailleurs que sur le site de la RUA.

L’absence des décideurs invités a été remarquée : ainsi la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, le Président du CG92, Patrick Devedjian et de la CAHB, propriétaire contesté de la RUA aujourd’hui ont refusé le débat. Etaient présents Philippe Kaltenbach, Conseiller régional PS qui représentait le Président de la Région, Jean Paul Huchon, Patrick le Hyaric (PCF) député européen du Front de gauche, Guy Bonneau, Conseiller régional (Les Verts), Pascale le Néouannic Conseillère régionale CACRPG (Parti de Gauche) et Antoine Dupin Conseiller Régional pour le Modem. Tous ont exprimé leur volonté que le logement social étudiant et la réhabilitation de la RUA soit une priorité (le Schéma Régional du logement étudiant vient d’être voté dans ce sens). La décision que soit inscrite au budget 2010 de la Région la somme de 20 Millions d’euros pour la RUA a été saluée comme une avancée de la Région, il s’agit d’obtenir maintenant la part de l’Etat.

Jean Baptiste Prévost, président de l’UNEF a conclu en soulignant l’investissement de l’UNEF dans ce dossier et dans les mobilisations à venir et sa volonté de faire s’exprimer tous les politiques sur le sujet dans le cadre de la campagne des Elections Régionales.

Une soirée qui a armé un peu plus ceux qui agissent pour le logement social étudiant.

Communiqué de l’AARUA et du collectif "donner un avenir à la RUA" :