Thursday, October 8, 2009

Expulsions, 8 octobre 2009, RUA


9 octobre 2009

e-mail de 10h44 :

"Une nouvelle expulsion illégale est en cours ce matin avec intervention "remarquable" de Mr Vinzio pour hébergement d'une tierce personne ce qui n'est pas avéré. La réponse au recours gracieux est cinglante: Les forces de l'ordre sont à sa porte au Bâtiment A, 1er étage et lui demande de quitter les lieux dans une heure. Une avocate tente d'intervenir. Les huissiers ne sont pas dispo. Je crains le pire."

11h27

Il ne sort pas de sa chambre !!! S'ils le sortent de force sans mandat, sans décision officielle , ils se mettent encore plus dans l'illégalité... je pense... Maintenant, les conseilleurs ne sont pas les payeur !

12h42

"Je reviens du A 1er étage... un officier, 2 gardiens de la paix armée d'armes de guerres(!), pistolets automatiques 9 mm... trois déménageurs, une femme de ménage... et Vinzio.

Vinzio refuse de dire quoi que ce soit mais devant mon insistance finit par admettre qu'il n'a pas d'ordre explicite pour cette expulsion, mais qu'il applique les textes du Crous de Versailles... il me demande de quitter la rua, je réplique que je suis sur un terrain de la CAHB (Comité d'Agglomération des Hauts de Bièvre)... il me dit être mandaté par la Cahb, je n'ai pas le temps de luis dire qu'il n'est pas payé par la Cahb !

On m'affirme par ailleurs, sans me montrer aucun papier officiel, que les loyers sont impayés depuis des mois."

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Le résident en question est réadmis pour l'année 2009-2010. Ce matin-là, on lui avait imprimé son attestation de résidence pour l'année 2009-2010. Etant boursier du gouvernement gabonais, son loyer est prélevé chaque mois de sa bourse avant de lui être donnée. Ainsi, l'argument de non-payement de loyer depuis plusieurs mois est absolument fausse.

L'après-midi, au bâtiment F, deux autres expulsions dont notre collectif a connaissance. La chambre ouverte, vidée (les déménageurs mettent le contenu dans des cartons et les déposent dans la cave), la chambre refermée et la serrure changée. Le genre de procédé appliqué pendant tout l'été, où plusieurs équipes de déménageurs tournaient tout au long de la journée, tout au long de la journée, inlassablement.

Deux membres de l'ARENE, l'association des résidents de Nanterre, se sont déplacés se soir. Ils ont été effares, ils n'ont jamais vu un traitement pareil.

Il y a eu des dizaines, voire peut-être une centaine d'expulsions au cours de l'été. En effet, la Cahb a l'intention de démolir une grande partie de la Résidence Universitaire d'Antony depuis qu'elle a réussi à s'en rendre propriétaire, et elle a muré tout un bâtiment de 548, le bâtiment C, de juillet à fin août. Le CROUS trompette que tout les étudiants sont relogés, or, non, ce n'est pas vrai. Sont relogés ceux qui sont relogés, et ceux qui ont été expulsés pour différentes raisons sont partis, aigris, abasourdis (beaucoup ont été expulsés courant août alors qu'ils avaient payé jusqu'à la fin du mois). Certains ont tenté de porter plainte, mais comme c'est la police locale qui soutient les actions d'expulsion du CROUS, le commissariat local n'accepte pas les plaintes des résidents. Peu sont allés plus loin. Devenus soudainement SDF en rentrant chez eux et en trouvant la porte fermée, ils sont partis sans laisser de traces, ne pensant qu'à retrouver un toit et se mettre le plus loin possible de ce lieu où ils ont été traités comme des chiens.

Mais le vent tourne. Les gens commencent à porter plainte, à défendre leur droits.

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Pour rappel: la Résidence Universitaire d'Antony est un bien national, construit avec l'argent public. Se l'approprier pour en faire du privé, c'est du vol de bien public.

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