LE PARISIEN
HAUTS-DE-SEINE
Cité U d'Antony : l'UMP veut rebâtir, le PS veut rénover
17.12.2009, 19h51 | Mise à jour : 22h48
Alors que la région Ile-de-France a voté ce jeudi un programme de réhabilitation de la cité universitaire d'Antony (Hauts-de-Seine), Valérie Pécresse, la ministre UMP de l'Enseignement supérieur, a écrit à son adversaire aux régionales, le président socialiste du conseil régional Jean-Paul Huchon, qu'elle envisageait une autre solution.
Avec 2100 logements loués aux étudiants entre 130 et 220 euros par mois, la résidence Jean-Zay d'Antony est l'une des plus grandes d'Europe. Elle devrait bénéficier d'un programme de réhabilitation de 20 millions d'euros voté jeudi par le conseil régional d'Ile-de-France. «Il s'agit là d'un acte fort en faveur de la sauvegarde des milliers de logements étudiants de la cité universitaire», a souligné le maire de Clamart Philippe Kaltenbach (PS), également conseiller régional.
Ces logements «doivent être réhabilités et non détruits comme le souhaitent les élus UMP de la Communauté d'agglomération des Hauts de Bièvre, nouveau propriétaire du site, qui veulent livrer ces terrains à la promotion privée», écrit Philippe Kaltenbach dans un communiqué. Selon le maire de Clamart, Valérie Pécresse, conseillère régionale et ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Recherche, «n'a pas pris part au vote, tout comme l'ensemble du groupe UMP». Est-ce en raison du courrier qu'elle a envoyé au président socialiste de la région Jean-Paul Huchon ?
La contre-proposition de Valérie Pécresse
D'après l'AFP, qui a eu connaissance de la teneur de la lettre, la ministre s'est plainte que la résidence Jean-Zay, construite en 1955, «n'a jamais été réhabilitée». Elle indique que «la communauté d'agglomération des Hauts-de-Bièvre a demandé l'année dernière le transfert de
propriété de la résidence afin de mettre en place un grand plan de restructuration et d'améliorer la qualité des logements proposés aux étudiants».
Dans ce courrier, il n'est pas question de réhabiliter le bâtiment : pour la ministre «tout logement détruit dans la résidence d'Antony dans le cadre de la restructuration devra être remplacé par la construction d'1,2 logement neuf et de surface supérieure». Elle précise par ailleurs avoir «obtenu du conseil général des Hauts-de-Seine un engagement ferme sur la construction de 3.000 logements supplémentaires dans le département d'ici à 2014».
Le 7 novembre, des membres du syndicat étudiant Unef avaient remis le «prix de la destruction» à la ministre, qui participait à une convention sur le logement, en référence justement à la cité universitaire d'Antony. Cette critique ne serait pas tombée dans l'oreille d'une sourde. Par ailleurs, la ministre a annoncé 12.000 logements supplémentaires en France pour les étudiants en 2009, avec la construction de 3.807 chambres et la réhabilitation de 8.412 autres.